5 ATELIERS D'ARTISTES à PLESSIX-BALISSON (22)
DE L'APPROVISIONNEMENT A LA CONSTRUCTION, UN CIRCUIT LOCALISÉ A LA COMMUNAUTÉ DE COMMUNES
C’est avec les bois de Saint-Lunaire qu’ont été réalisés les ateliers d’artistes de Plessix-Balisson : un circuit localisé à la Communauté de communes Côte d’Emeraude, qui avait la volonté de construire un équipement exemplaire au plan environnemental. Le projet tire sa singularité du mode d’approvisionnement, qui a inspiré l’ensemble de la chaine de valeur de l’opération.
Livraison : 2015 . Surface de plancher : 175 m² Réalisation : IC Bois (56)
PRODUITS BOIS VALORISÉS /// DOUGLAS STRUCTURE BARDAGE
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PRIVILEGIER LES CIRCUITS LOCAUX
Du côté d’IC Bois, même souci de précision. « Nous combinons le métier de charpentier et celui d’industriel, détaille Pierre-Yves NIGNON, conducteur des travaux. Sur la base de plans, les bois sont débités et assemblés sur chaîne. Pour éviter de surconsommer, notre devis devait être très détaillé ». IC Bois a ainsi usiné 30 m3 de pin Douglas pour la structure, le bardage et quelques aménagements extérieurs tels que les bancs, les totems bois…
LE DIALOGUE, PARMI LES CONDITIONS DE SUCCES DU PROJET
« Au cours des différentes réunions de préparation, les échanges ont été nombreux, portant sur le mode constructif, l’isolation, l’étanchéité, la qualité, l’économie…, complète Pierre-Yves NIGNON. Le dossier avait été très étudié par la maîtrise d’œuvre ». Pour Magma Architecture, qui réalise la quasi-totalité de ses ouvrages en bois, « les bois ne présentent pas davantage de difficultés techniques parce qu’ils sont locaux. Visuellement, ils peuvent être dotés d’aspects architecturaux intéressants. Selon les essences, les nœuds quand il y en a, les formes, sont plutôt sources de créativité ! En revanche, pour des raisons mécaniques, sur de grandes portées par exemple, nous utilisons d’autres bois. Mais cela reste à la marge ».
Si, à bien des égards, la conception et la réalisation sont restées « classiques, sans difficultés majeures », c’est plutôt en termes de gestion de projet et de chaîne de valeur que l’opération s’est avérée inédite. « Il fallait harmoniser les langages et les pratiques entre des acteurs multiples, s’assurer que chacun comprenne le besoin des autres, en matière de qualité des bois, de taux d’humidité, de calibrage, de délais d’approvisionnement », souligne Audrey Borgeais. Et c’est dans les pièces écrites des appels d’offres que se fait le plus sentir le besoin de clarification.
« Nous avons accompagné la rédaction du CCTP pour le lot bois, afin qu’il soit en adéquation avec les bois locaux ». Le rythme du projet, lui aussi, s’est adapté à un matériau vivant. « Comme la paille, on ne récolte pas le bois à n’importe quelle saison, rappelle Frédéric Langelier. Le moment de la coupe, en automne et hiver, ainsi que la météo, conditionnent une partie du planning. En l’occurrence, nous avons dû attendre que passe une période pluvieuse décalant d’autant la réalisation des travaux ».
©Alexandre Wasilewski
UN MOT D'ORDRE : ANTICIPATION ET MISE EN COHERENCE
L’anticipation et la cohérence, de l’approvisionnement à la livraison du bâtiment, constituent des mots d’ordre dans les projets de cette nature. « Il est conseillé d’associer très en amont de l’opération un BET bois, qui peut notamment calculer la quantité de matériaux et préciser les dimensions des pièces nécessaires au projet », indique Audrey Borgeais.
Bien qu’expérimentale, l’opération, qui entrait très largement dans le champ de compétences des acteurs, s’avère reproductible. En témoigne le souhait de la Commune du Minihic de construire en bois locaux ses futurs ateliers techniques.
Pour visualiser d'autres photos et avoir des informations sur la scierie Hamon, consulter la fiche du projet.: ICI